Beesafe : Sauver les abeilles
Des étudiants qui veulent développer iun projet c'est chouette ! Mais quand celui-ci veut sauver le monde, c'st trop bon !
Quand des étudiants désireux d'agir pour la planète rencontrent un enseignant passionné d'apiculture, cela génère un projet magnifique pour protéger les abeilles; C'est ainsi que des étudiants en master ingénieur industriel ont créé le projet Bee Safe.
Au départ, une analyse méticuleuse d'un problème environnemental
Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ou CCD (de l’anglais : Colony Collapse Disorder) est le nom donné au phénomène de mortalité anormale et récurrente des colonies d'abeilles domestiques. La disparition des abeilles et des autres insectes pollinisateurs n’impacte pas seulement la production apicole, mais a un impact catastrophique sur l'agriculture mondiale. De nombreux écologues, économistes et experts sont inquiets par ce syndrome en raison de l'importance économique et écologique de l'abeille en tant que pollinisatrice. Sa disparition diminuerait la production agricole et augmenterait tout particulièrement les prix de l'alimentation, aggravant la crise alimentaire mondiale qui sévit actuellement. La disparition de ces insectes pollinisateurs coûterait 153 milliards par an à la planète.
Les pesticides furent rapidement désignés comme les principaux responsables, mais malgré les mesures prises, les mortalités demeurent inchangées. L’une des autres causes majeures de la disparition des abeilles est le varroa. Le varroa est un acarien parasite considéré comme la cause majeure de cette hécatombe.
La plupart des laboratoires de recherche évoquent dans l'ordre les maladies parasitaires ou virales (69 % des cas), des problèmes de management d'élevage (14 % de cas) et les pesticides (5 %) pour expliquer les mortalités. Les causes évoquées par les apiculteurs sont similaires. En Belgique, on estime que le varroa affaiblit les abeilles, les rendant vulnérables aux virus et bactéries car le varroa est lui-même vecteur de virus.
L'enjeu précisé, il s'agit d'identifier l'ennemi à combattre
Le varroa est un acarien de forme ovale et de couleur brun-rouge, mesurant de 1 à 1,8 millimètres. C’est la femelle qui est le plus souvent observée. C’est un parasite externe de l’abeille, dont le corps recouvert de nombreuses soies permet de s’agripper à celle-ci. En Belgique, le varroa est endémique, c’est-à-dire qu’il est présent dans toutes les ruches. À l’origine, l’acarien Varroa Jacobsoni vivait en équilibre avec son hôte, l’abeille Apis Cerana, située principalement dans le sud-est de l’Asie. L’importation de l’espèce Apis Mellifera dans la zone d’origine du varroa permit à celui-ci d’en devenir un parasite à son tour. L’adaptation du varroa à son nouvel hôte entraîna ensuite la naissance d’une nouvelle espèce, le Varroa Destructor. Il est considéré comme la cause la plus importante de la mortalité des colonies d’abeilles. Les colonies non traitées s’effondrent souvent endéans les deux ans des conséquences d’une croissance rapide de la population de Varroa. Cet acarien affaiblit directement l’abeille en suçant son hémolymphe (= le sang des insectes), mais il cause aussi de graves dommages aux abeilles en propageant des virus et des bactéries. Tout spécialement le virus des ailes déformées qui prolifère en concomitance avec l’infestation croissante des Varroas. Les abeilles infectées ont une vie plus courte ou ne sont pas en mesure de réaliser leurs tâches d’abeilles à cause de leurs ailes déformées. D’autres virus et bactéries diminuent également la durée de vie de l’abeille. La colonie n’étant plus capable d’élever un nombre nécessaire de jeunes abeilles, l’effectif diminue avec, pour conséquence, un effondrement total de la colonie. Ceci est surtout un gros problème en hiver et en début de printemps, lorsque les abeilles affaiblies ne sont plus en mesure de faire face aux basses températures ou à l’effort supplémentaire nécessaire afin de redémarrer le nid à couvain au printemps. Au cours de ces périodes, beaucoup de colonies affaiblies meurent sans avoir pu donner naissance à de jeunes abeilles.
De proposer la solution technique
La solution utilise le principe de la thermothérapie (hyperthermie). Cette méthode consiste à augmenter légèrement la température de la ruche pendant un temps donné. Plusieurs expériences ont été menées sur l’utilisation de la chaleur contre le Varroa. Le Varroa se montre très sensible à la chaleur et meurt à plus de 95% quand sont atteints les 41°C pendant approximativement 2 heures. Avec la thermothérapie, il s’agit donc de trouver la température et la durée de traitement qui vont permettre de réduire le nombre de parasites sans tuer les abeilles.